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L'athamé, une lame pas comme les autres

L'athamé, une lame pas comme les autres

AU SOMMAIRE...

 

1. D’où vient le mot athamé ?
2. Quelle est la forme originelle de l'athamé ?
3. Une transmission par les occultistes britanniques
4. L’athamé dans la Wicca moderne
5. Que symbolise vraiment l’athamé ?
6. Comment reconnaître un véritable athamé ?


Ah, l’athamé, cette dague rituelle utilisée dans les pratiques magiques. Parfois effrayant, sa fonction dépasse en fait le geste physique : il sert à diriger l’énergie, tracer les limites d’un espace sacré, affirmer une volonté, canaliser une force invisible. Cette lame n’est tout simplement pas faite pour couper la matière, et encore moins une arme. L’athamé reste dans le domaine symbolique, dans le monde des gestes qui parlent au-delà des mots. Histoire.

1. D’où vient le mot athamé ?

Le mot « athamé » n’apparaît pas dans les langues antiques classiques. Il prend sa source dans un mot latin médiéval : artavus. Ce mot désignait un petit couteau utilisé par les scribes pour tailler les plumes d’oiseau. On le retrouve dans des manuscrits anciens comme la Clavicule de Salomon, où il subit plusieurs transformations : artamus, arthame, artave. La version française « athamé » naît à l’époque moderne, quand Éliphas Lévi puis Grillot de Givry rééditent des grimoires anciens. C’est Gerald Gardner, dans les années 1950, qui fixe l’orthographe actuelle avec la diffusion de la Wicca.

2. Quelle est la forme originelle de l'athamé ?

Les textes magiques de la Renaissance décrivent en fait derrière ce terme deux couteaux bien distincts, chacun ayant sa fonction propre. Le tableau ci-dessous reprend les caractéristiques que l’on retrouve dans les versions latines et françaises de la Clavicule de Salomon.

Instrument Couleur du manche Sources Fonctions principales
Cultellus cum capulo nigro (athamé) Noir Clavicules de Salomon, chapitre 8 Tracer le cercle magique, canaliser la volonté, diriger une force invisible, appeler ou repousser une entité dans le cadre rituel
Cultellus albus (boline) Blanc Clavicules de Salomon, chapitre 9 Couper les plantes rituelles, graver les pentacles, sculpter la cire ou le bois, intervenir sur la matière dans le cadre magique


Ainsi, le couteau à manche noir (athamé) sert à commander. Il agit par le verbe et le geste. Le mage l’utilise pour créer les limites du rituel, pour poser l’intention, pour affirmer une présence dans l’espace ou appeler le cercle magique.

L'athamé, une lame pas comme les autres

Athamé traditionnel à manche noir

Le couteau à manche blanc (boline), lui, intervient dans les opérations concrètes. Il coupe les herbes, incise la cire, trace les symboles. D'ailleurs, sa forme en demi cercle le différent totalement de l'athamé. Les deux objets ne se confondent jamais (on n'utilise pas l'un pour remplacer l'autre).

L'athamé, une lame pas comme les autres

Boline traditionnelle à manche blanc

Chacun obéit à un rituel de fabrication propre, avec des règles précises selon l’heure planétaire, les matériaux utilisés et les purifications nécessaires.

3. Une transmission par les occultistes britanniques

Au 19ème siècle, les grimoires anciens sont redécouverts et réédités. Des figures comme MacGregor Mathers (l'un des traducteur de la Clavicule de Salomon), Arthur Edward Waite ou Éliphas Lévi traduisent et commentent les anciens textes magiques. Le couteau noir y revient comme une pièce essentielle de la panoplie du mage. À cette époque, la magie cérémonielle repose sur des objets bien définis, et le « black-handled knife » apparaît à plusieurs reprises dans les rituels issus des grimoires solomoniens. Ces occultistes établissent un lien direct entre la tradition médiévale et les pratiques plus contemporaines. Ils participent à relancer une continuité, à redonner un souffle aux outils rituels.

4. L’athamé dans la Wicca moderne

Lorsque Gerald Gardner fonde la Wicca au milieu du 20ème siècle, il reprend l’athamé comme outil central. Il ne s’agit plus d’un simple objet parmi d’autres, mais d’un emblème à part entière. L’athamé représente l’un des quatre éléments. Selon les traditions, il correspond au Feu ou à l’Air. Il sert à tracer le cercle, à pointer une direction, à invoquer ou à bannir. Il exprime une volonté. La lame ne doit jamais être utilisée pour verser du sang. Si cela arrive, elle perd immédiatement toute sa charge symbolique et doit être écartée ou reconsacrée. Cela étant dit, la lame n'est jamais affûtée pour éviter ce type d'usage.

Janet et Stewart Farrar, dans leurs ouvrages de référence sur la Wicca, insistent sur la couleur noire du manche. Ils y voient une manière de distinguer clairement l’athamé de la boline, mais aussi une référence à l’invisible, au travail dans l’ombre, à l’action dirigée vers l’intérieur. La Wicca donne à l’athamé une fonction active, presque directionnelle. La lame devient le prolongement de la volonté du praticien.

5. Que symbolise vraiment l’athamé ?

L’athamé agit comme une antenne, un prolongement du corps et de l’intention. Sa lame indique, trace un chemin, ouvre un espace, dirige une énergie. Le geste de l’athamé ne relève pas de la menace mais de l’orientation. Il montre ce qui doit être séparé, il désigne ce qui doit être transformé.

Dans la Wicca, la lame incarne en plus une polarité. Elle représente le principe actif, associé au masculin. Lorsqu’elle s’unit au calice (associé au féminin), qui représente le principe réceptif, le rite reproduit une image d’union sacrée.

On l'a évoqué, selon les traditions, l’athamé est lié à un élément différent. Pour Gerald Gardner, il correspond au Feu : il agit, il transforme, il brûle l’invisible. Dans d’autres lignées, influencées par la Golden Dawn, on le relie à l’Air : il tranche les illusions, il dirige le verbe, il clarifie. Dans tous les cas, l’athamé agit dans le plan subtil.

6. Comment reconnaître un véritable athamé ?

Toutes les dagues rituelles ne sont pas des athamés. Pour distinguer un véritable athamé d’un couteau symbolique ou utilitaire, il faut examiner plusieurs éléments : la forme de la lame, la couleur du manche, les matériaux, les symboles gravés et la fonction attendue dans le cadre rituel, issu d’un héritage historique clairement documenté que l'on vient de voir.

Voici les caractéristiques concrètes qui permettent de l’identifier :

Fonction Tracer le cercle, canaliser l’énergie, diriger la volonté. L’athamé ne sert pas à couper la matière. Il agit par le geste et par l’intention, sans contact physique avec les éléments du rituel.
Lame Double tranchant, droite, non aiguisée. Ce type de lame évoque l’épée rituelle. Elle ne doit pas être utilisée pour blesser, ni entrer en contact avec du sang ou des substances matérielles. Sa forme permet une projection claire et stable de l’énergie.
Manche Noir, réalisé en bois, corne, os ou résine teintée. Cette couleur le distingue visuellement de la boline, traditionnellement blanche. Le noir renvoie à l’invisible, à l’autorité magique et à la séparation avec le plan matériel.
Décoration Présence ou absence de symboles magiques selon la tradition suivie. Certaines lames portent des runes, des pentacles ou des glyphes planétaires, tandis que d’autres restent volontairement nues pour accueillir la charge de l’utilisateur sans interférence extérieure.
Utilisation concrète Ne doit entrer en contact ni avec les herbes, ni avec la cire, ni avec les cordes ou les objets à couper. L’athamé reste strictement réservé à l’espace rituel subtil. Lorsqu’un couteau sert à découper, on ne parle plus d’athamé mais de boline ou d’outil profane.


Un athamé véritable n’est pas un couteau décoratif. Il ne doit pas être choisi uniquement pour son apparence. Ce qui le définit, c’est sa fonction précise, la manière dont il s’intègre à la structure du rituel et le respect des codes.

Lorsque vous manipulez un athamé, vous ne tenez pas un objet utilitaire entre les mains, mais un prolongement de l’intention. Il permet de passer d’un état à un autre, de marquer une limite, de faire exister un espace sacré que le profane ne touche pas.

Ainsi, entre vos mains, l’athamé ne sert ni à couper une plante ni à graver un sceau. Il sert à marquer un territoire, à ouvrir un passage que d’autres ne voient pas. Ce n’est pas l’objet qui agit, mais ce que vous faites avec.

Olivier d’Aeternum
Par Olivier d’Aeternum

Passionné des traditions ésotériques et de l'histoire de l'occulte des premières civilisations jusqu'au 18ème siècle, je partage quelques articles sur ces sujets. Je suis également co-créateur du magasin ésotérique en ligne Aeternum.

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