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Connaissez-vous la déesse Ops ?

Connaissez-vous la déesse Ops ?

AU SOMMAIRE...

 

1.  Gardienne de l’abondance et mère des récoltes
2. Une déesse aux racines anciennes
3. Protectrice des récoltes et mère des Dieux
4. Des rites entre secret et grandeur
5. Le Sacrarium Opis Consivae, la maison sacrée de Ops
6. Le Ops Capitolina, le sanctuaire public et politique
7. Icône de la terre nourricière
8. L'héritage de Ops


C'est un article un peu spécial que je vous propose aujourd'hui : celui de la divinité Ops. Globalement assez peu connue dans le panthéon romain, elle est surtout une divinité que nous vénérons chez Aeternum. Il était donc évident de lui consacrer tout un article, en espérant vous aider à la découvrir et pourquoi pas en faire une divinité tutélaire pour vous également.

1. Gardienne de l’abondance et mère des récoltes

Dans la Rome antique, la fertilité du sol et l’abondance des récoltes étaient sacrées. Les forces qui présidaient à ces bienfaits prenaient la forme de divinités honorées par des rites bien spécifiques. Parmi elles, Ops. Vénérée dès l’époque archaïque, elle incarnait la prospérité de la terre et la richesse offerte aux hommes. Son culte, attribué au roi sabin Titus Tatius, s’intégra assez loin dans les traditions religieuses romaines. Associée à la Grande Mère phrygienne Cybèle et assimilée à Rhéa, l’épouse de Cronos, elle était aussi l’épouse de Saturne, dieu de la germination. Protectrice du foyer et des champs, Ops veillait sur les ressources indispensables à la survie des communautés rurales et des cités.

2. Une déesse aux racines anciennes

Le nom d’Ops révèle immédiatement son essence. En latin, il exprime la richesse et l’abondance, des notions fondamentales dans une société où la prospérité reposait sur l’agriculture. Varron l’appelait Mater, la Mère, insistant sur son rôle nourricier.

Des liens linguistiques existent entre Ops et d’anciennes divinités indo-européennes. En sanskrit, ápnas désigne les biens matériels, tandis qu’en grec ancien, opnē renvoie aux récoltes. Ces correspondances suggèrent un culte très ancien, dans des traditions célébrant les bienfaits de la terre. Ops se distinguait cependant par son pouvoir d’accorder la prospérité, garantissant l’abondance des champs tout en préservant la sécurité des foyers.

3. Protectrice des récoltes et mère des Dieux

Déesse de la prospérité, Ops présidait à la fertilité du sol et à la richesse des récoltes. Son rôle ne se limitait pas aux moissons : elle incarnait également la stabilité domestique et la protection des biens essentiels. Son influence dépassait le monde rural pour toucher chaque foyer romain.

En tant qu’épouse de Saturne, Ops était intégrée au grand récit des origines divines. La tradition raconte qu’elle sauva Jupiter de la voracité de son père, reproduisant dans la culture romaine l’histoire de Rhéa et Cronos. Son lien avec Consus, gardien des greniers, renforce son rôle dans l’économie agricole. Tandis que Consus assurait la conservation des grains, Ops garantissait leur abondance. Cette complémentarité marquait le calendrier rituel, les fêtes de ces deux divinités se répondant tout au long de l’année.

4. Des rites entre secret et grandeur

Le culte d’Ops se caractérisait par une ancienneté remarquable et une grande solennité. Son principal sanctuaire, le Sacrarium Opis Consivae, était situé dans la Regia, au cœur du Forum romain (nous abordons ce point plus en détail dans la partie suivante).

Connaissez-vous la déesse Ops ?

La Déesse Ops sur son char accompagnée des choribantes, Giorgio Vasari. Source : Image d'Art

Les célébrations en son honneur rythmaient le cycle agraire. L’Opiconsivia, fêtée le 25 août, marquait la fin des moissons et la préparation des semailles. Ce rituel, célébré à la Regia, témoignait du rôle central d’Ops dans le monde agricole. Quelques jours auparavant, les festivités de Consus rappelaient l’importance du stockage des récoltes. En décembre, l’Opalia s’inscrivait dans la période des Saturnales et célébrait la fécondité préservée sous la terre durant l’hiver.

Ces cérémonies suivaient des gestes précis. Lors de l’Opalia, les fidèles priaient Ops en s’agenouillant et en posant la main sur le sol, établissant ainsi un lien direct avec la puissance tellurique de la déesse. Avec le temps, son culte évolua. Son influence s’étendit au-delà des rites archaïques, et un temple lui fut dédié sur le Capitole sous le nom d’Ops Capitolina. Ce sanctuaire joua un rôle stratégique à la fin de la République, lorsque Jules César y transféra le trésor public, plaçant les finances de l’État sous sa protection.

5. Le Sacrarium Opis Consivae, la maison sacrée de Ops

Le Sacrarium Opis Consivae était un sanctuaire dédié à Ops exclusivement, honneur s'il en est. Ce sanctuaire se trouvait à l'intérieur de la Regia, un édifice situé sur le Forum Romain qui servait de résidence officielle aux rois de Rome, puis de siège pour le Pontifex Maximus, le grand prêtre de la religion romaine.

Représentation du Forum Romain et du Temple de Jupiter, Alan Sorrell. Source : The Art Newspaper

Le terme sacrarium désigne un lieu sacré ou un sanctuaire où étaient conservés des objets religieux. Dans le cas du Sacrarium Opis Consivae, il s'agissait d'un espace consacré à Ops sous son épithète de Consiva, dérivée du verbe latin conserere, signifiant "semer". Cette appellation souligne le rôle d'Ops en tant que déesse liée à la fertilité de la terre et à la croissance des cultures.

L'accès à ce sanctuaire était strictement limité. Seuls le Pontifex Maximus et les Vestales, prêtresses dédiées au culte de Vesta, étaient autorisés à y pénétrer (car liée à la longévité et la prospérité de Rome. Cette restriction témoigne de l'importance et du caractère sacré des rites qui y étaient célébrés. Les cérémonies en l'honneur d'Ops, notamment celles liées aux cycles agricoles, se déroulaient donc dans ce lieu.

Des sources historiques, telles que les écrits de Varron dans De lingua Latina, mentionnent l'existence de ce sanctuaire au sein de la Regia. Bien que les vestiges archéologiques soient limités, les témoignages littéraires suggèrent que le Sacrarium Opis Consivae était en usage dès le 6ème siècle av. J.-C., ce qui atteste de l'ancienneté et de la continuité du culte d'Ops dans la Rome archaïque.

6. Le Ops Capitolina, le sanctuaire public et politique

Avec l’extension de son influence, la déesse fut honorée non seulement comme une puissance nourricière, mais aussi comme une figure protectrice de la prospérité collective. C’est dans ce contexte que naquit l’Ops Capitolina, un sanctuaire plus tardif dédié à Ops sur la colline du Capitole, symbole du pouvoir et de la richesse de l’État romain.

Connaissez-vous la déesse Ops ?Vue de la colline du Capitole, Giovanni Battista Piranesi. Source : Meisterdrucke

Les premières mentions de ce temple remontent à 186 av. J.-C., époque où Rome consolidait son hégémonie sur le bassin méditerranéen. Son emplacement sur le Capitole, à proximité immédiate du Temple de Jupiter Optimus Maximus, montre l’importance croissante accordée à Ops dans la sphère publique. Contrairement au Sacrarium Opis Consivae à l'accès limité, l’Ops Capitolina était un sanctuaire accessible aux citoyens et aux magistrats, renforçant son rôle dans l’administration et l’économie de Rome.

Connaissez-vous la déesse Ops ?Site archéologique de Sant’Omobono. Source : Wikipédia

L’édifice se trouvait dans la partie sud de l’Area Capitolina, l’esplanade qui s’étendait devant le temple de Jupiter. Bien que son architecture exacte ne soit pas connue, des vestiges retrouvés près de l’actuelle église de Sant’Omobono pourraient correspondre à certaines de ses structures. Il est aussi possible que son apparence ait été influencée par d’autres temples capitolins, caractérisés par des colonnes et un podium monumental.

7. Icône de la terre nourricière

Dans l’art romain, Ops apparaît toujours assise, posture qui souligne son rôle stable et protecteur. Représentée sur un trône ou à même le sol, elle incarne la force immuable de la terre féconde. Elle tient un sceptre, signe de souveraineté, ainsi qu’une gerbe de blé ou un épi de grain, symboles de l’abondance agricole.

Certaines représentations la montrent soulevant un pan de sa robe rempli de fruits, évoquant la générosité de la nature. La corne d’abondance, bien que plus tard attribuée à Abundantia, puise son en effet origine dans les attributs d’Ops. Les offrandes qui lui étaient dédiées comprenaient du grain et des fruits, témoignant du respect que les Romains lui vouaient.

Représentation d'Abundantia. Source : Goddess Night Out

Les généraux victorieux associaient aussi Ops à la prospérité militaire. Les dépouilles opimes, butins de guerre considérés comme particulièrement précieux, lui étaient consacrées en remerciement de l’abondance accordée aux vainqueurs.

8. L'héritage de Ops

L’héritage d’Ops dépasse le cadre strictement religieux. Son nom est resté dans le langage romain, où il servait à désigner de façon générale les richesses et les ressources. Il a laissé des traces dans certaines expressions et dans les noms de familles influentes, comme la gens Opimia. Mais le mot le plus représentatif et connu est certainement « opulence ».

Sous l’Empire, son culte s’effaça progressivement au profit de Cérès, divinité plus directement associée aux moissons, et d’Abundantia, incarnation de la richesse matérielle. Auguste l’intégra cependant dans le culte impérial sous le titre d’Ops Augusta, renforçant ainsi son association avec la prospérité de l’État.

Connaissez-vous la déesse Ops ?Statue de l'empereur Auguste

Malheureusement, avec la christianisation de l’Empire, les temples d’Ops furent fermés, et son culte disparut des pratiques officielles. Les auteurs médiévaux et renaissants continuèrent à l’évoquer comme une figure allégorique de l’abondance (c'est pourquoi très peu de représentations existent aujourd'hui). Vous pouvez toutefois admirer au musée du Louvre une statue de Livie Drusilla (l’épouse de l’empereur Auguste et l’une des figures féminines les plus influentes de la Rome impériale) reprenant les traits de Ops.

Olivier d'Aeternum
Par Olivier d'Aeternum

Pagan encore en formation, je tâche de vous faire découvrir la richesse des pratiques, rituels, sabbats, esbats, déités et bien d'autres en les "vulgarisant" car je sais que ce n'est pas facile de bien faire ou même de savoir faire. J'espère que mes articles vous aideront à vous connecter encore mieux au monde spirituel. Je vous parle de la Wicca bien sûr, mais j'aborde aussi toutes les spiritualités comme les types de magies, le Vaudou, les magies religieuses et plus encore. Bon voyage !

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