La Rue, plante aux multiples facettes, est connue sous divers noms évocateurs reflétant sa richesse d’usages magiques : herbe à cauchemar, herbe de grâce, herbe à la belle fille, rue fétide, et bien d'autres. Ces appellations soulignent son importance dans les traditions populaires et ésotériques, où elle est reconnue depuis l'Antiquité pour ses vertus protectrices, purificatrices et apotropaïques, ce terme désignant sa capacité à éloigner le mal, les influences négatives et les énergies nuisibles.
Réputée pour sa puissance dans le domaine de la magie, la Rue était considérée comme une alliée incontournable pour se protéger des sorcières. Paradoxalement, elle leur était également attribuée, les reliant à la fois à leur pouvoir et aux moyens de neutraliser leurs influences. Cette dualité souligne son rôle central dans les croyances populaires. En France, par exemple, les charretiers, qui avaient la lourde tâche de conduire les attelages d’ânes ou de chevaux, portaient un brin de Rue dans leur poche. Ils étaient persuadés que cette plante leur offrait un bouclier spirituel contre les mauvais sorts des sorcières. Ces dernières, par leur seul mauvais regard, auraient pu immobiliser les animaux et arrêter l’attelage.