Issue du Styrax, la résine de Benjoin de Sumatra est utilisée depuis des siècles pour ses vertus purificatrices et apaisantes. Très répandue dans la fabrication des bâtonnets d'encens, elle s’utilise également pure, en fumigation sur charbon ardent, pour bénir un lieu, repousser les influences indésirables ou accompagner un rituel de protection. Son parfum riche, mêlant la douceur de la vanille à une note légèrement épicée de cannelle, crée une atmosphère chaleureuse et réconfortante.

Introduit en Europe à la fin du Moyen Âge grâce aux échanges avec l’Asie du Sud-Est, le benjoin a rapidement trouvé sa place dans les pratiques magiques et alchimiques de la Renaissance. On le retrouve dans plusieurs recettes anciennes de suffumigations destinées à favoriser la vision, apaiser l’esprit ou élever les intentions vers des sphères plus subtiles. Cette résine agit à la fois comme un calmant mental et comme une barrière aromatique contre les forces malveillantes.

Dans les traditions ésotériques occidentales, les correspondances varient : certains l’associent à Mercure pour son influence sur la pensée et la communication, d’autres au Soleil pour sa capacité à renforcer et à éclairer. On le retrouve aussi dans la kabbale hermétique, lié à des sphères de connaissance ou de rayonnement intérieur. En magie amoureuse, son parfum doux et sensuel entre dans des philtres et des mélanges destinés à attirer l’affection.

Par sa capacité à amplifier l’effet des prières, des invocations et des sortilèges, le benjoin est considéré comme un encens de transmission : il aide à faire passer les intentions et à soutenir la clarté des rituels.