1. Les origines de Samhain |
Samhain (prononcez sah-win en gaélique que l'on pourrait traduire par "semer-récolter") est une fête païenne ancestrale issue des traditions spirituelles celtiques. Célébrée du 31 octobre au 1er novembre, elle marque à la fois la fin des récoltes et le début de la « partie sombre de l’année ». Pendant cette période spéciale, la frontière entre le monde physique et le monde spirituel devient plus fine, permettant une communication plus facile avec les esprits et les habitants de l'Autre Monde. Cette célébration majeure est donc un moment privilégié pour honorer les ancêtres et se connecter aux énergies invisibles qui nous entourent. Présentation.
1. Les origines de Samhain
Dans l'Antiquité, les Celtes considéraient Samhain comme la plus importante des quatre grandes fêtes du feu, marquant la transition entre l’équinoxe d’automne et le solstice d’hiver. À cette période de l'année, les foyers des maisons étaient volontairement éteints pour symboliser la fin du cycle de la lumière et le début de la période sombre de l’année. Ce moment était déterminant pour les réserves agricoles : il marquait la fin des récoltes et le début des préparatifs pour l’hiver.
Une fois les récoltes terminées, la communauté se rassemblait autour d’un feu sacré allumé par les druides à l'aide d'une roue de friction, symbole du soleil. Ce feu communautaire servait à purifier et à protéger le peuple pour les mois à venir. Des sacrifices, notamment de bovins, étaient effectués pour apaiser les dieux, et les participants rapportaient une flamme du feu sacré chez eux pour rallumer leur foyer, recréant ainsi le lien entre le monde des ancêtres et des vivants.
Les textes anciens décrivent Samhain comme une fête de trois jours et trois nuits, durant laquelle la communauté devait se présenter devant les rois ou les chefs des communautés. Ne pas y participer était vu comme un acte de provocation contre les dieux, pouvant entraîner des punitions telles que la maladie ou la mort.
En Irlande, cette fête était également un symbole de paix. Les commandants étaient honorés et tout acte de violence ou usage d'armes pendant Samhain était sévèrement puni, le plus souvent par la mort.
Les festivités de Samhain incluaient également six jours de festins et de consommation d'alcool (parfois avec excès), principalement d'hydromel et de bière, où l’abondance et la convivialité régnaient pour marquer la fin de la saison des récoltes et renforcer les liens communautaires avant l'hiver.
2. La légende de Samhain
La Deuxième Bataille de Mag Tuired est l'un des récits mythologiques les plus significatifs de l'Irlande ancienne, mettant en scène la lutte entre les Tuatha Dé Danann, une race divine de guerriers et de magiciens, et les Fomorians, une race de géants chaotiques souvent associés aux forces de la destruction et du désordre.
Le contexte de cette bataille est celui d'une lutte pour la domination de l'Irlande. Après que les Tuatha Dé Danann ont pris le contrôle de l'île, une série de conflits éclate, culminant avec cette bataille décisive. Sous la direction de Lugh, une figure héroïque dotée de compétences extraordinaires en guerre et en magie, les Tuatha Dé Danann se mobilisent pour affronter les Fomorians, menés par Balor, un géant dont l'œil pouvait détruire tout ce qu'il regardait.
La bataille a une importance symbolique car elle représente la lutte entre l'ordre et le chaos, où les Fomorians incarnent le désordre, tandis que les Tuatha Dé Danann représentent l'ordre et la civilisation. Grâce à la puissance de Lugh, les Tuatha Dé Danann parviennent à vaincre les Fomorians le jour de Samhain, scellant ainsi leur domination sur l'Irlande et restaurant l'équilibre.
3. L'évolution de Samhain au Moyen Âge
3.1. Les feux de joie
À mesure que le Moyen Âge avançait, les célébrations liées à Samhain se diversifièrent et devinrent plus enracinées dans les communautés rurales. Les feux de joie, ou Samghnagans, étaient des feux plus petits et plus personnels allumés près des fermes. Ces feux, initialement dédiés à Samhain, servaient à protéger les familles des fées et des sorcières, deux entités perçues comme particulièrement actives pendant cette période où le voile entre les mondes était mince.
3.2. Les navets en lanterne
Une autre tradition qui est née à cette époque fut celle des navets sculptés, ancêtres des célèbres jack-o'-lanterns. Ces navets, creusés et illuminés à l’aide de charbon, étaient attachés à des bâtons et utilisés comme lanternes protectrices contre les esprits errants. Ce n'est qu'en traversant l'Atlantique, avec l’immigration irlandaise au 19ème siècle, que les citrouilles remplacèrent les navets, car elles étaient plus faciles à sculpter et disponibles en grande quantité en Amérique.
3.3. Les défilés en bruit
Au Pays de Galles, les festivités prenaient une tournure plus violente, avec des jeux où les hommes se lançaient des morceaux de bois enflammés, tandis que dans le nord de l’Angleterre, des défilés étaient organisés, où les participants brandissaient des crécelles et faisaient un vacarme assourdissant.
3.4. Les déguisements
La coutume du mumming, où les gens se déguisaient pour échapper aux esprits, a évolué vers des déguisements pour Halloween. Il faut savoir que les esprits celtes (Aos Sí) font pour certains partie des fées : ils peuvent donc être très malicieux. La tradition donc, puisqu'ils pouvaient voyager librement dans le monde des vivants, était de se mouvoir sous forme de monstres ou créatures pour ne pas être embêté par ces esprits.
3.5. Les dons de nourriture
Également, le trick-or-treating moderne trouve également ses racines dans les pratiques médiévales, où les famille pauvres allaient de porte en porte des foyers plus aisés pour demander des gâteaux en échange de prières pour les morts.
4. La transition vers Halloween
L’évolution de Samhain vers Halloween s’est faite sur plusieurs siècles, avec une forte influence du christianisme, qui a cherché à intégrer les festivités païennes dans son calendrier liturgique. Au 9ème siècle, le pape Grégoire III a déplacé la fête de la Toussaint au 1er novembre, une tentative visant à christianiser Samhain en honorant les saints plutôt que les esprits païens. La nuit du 31 octobre, traditionnellement réservée à Samhain, est devenue All Hallows' Eve (qui donnera plus tard naissance à Halloween), littéralement "la veille de la Toussaint", et cette transition a permis à certaines coutumes païennes de persister sous une forme plus acceptable pour l'Église.
L’aspect spirituel, autrefois axé sur la communication avec les morts, a progressivement évolué vers une célébration des saints et des âmes, renforcée par l’ajout de la fête des Morts (All Souls' Day), célébrée le 2 novembre.
5. La signification spirituelle de Samhain
5.1. Le voile entre les mondes
Dans la tradition païenne, Samhain est un moment particulier où le voile entre les vivants et les morts est considéré comme étant le plus mince. Ce concept, central dans la spiritualité celte et néo-païenne, suggère que le monde matériel et le monde spirituel s'entremêlent durant cette période, permettant une communication plus directe avec les ancêtres et les esprits.
Ce phénomène spirituel rend Samhain propice aux pratiques de divination, telles que les lectures de tarot, la voyance, et les séances de communication avec les esprits. Dans ce cadre, les célébrants cherchent à entrer en contact avec les êtres chers disparus pour obtenir guidance et protection pour l’année à venir.
5.2. Rituels d’hommage aux ancêtres
Un des rituels les plus importants pendant Samhain est celui du Dumb Supper (souper silencieux). Ce repas spécial est organisé en silence, avec une place réservée à la table pour les esprits des ancêtres. Les participants mangent en silence pour permettre aux âmes des défunts de rejoindre la famille et de profiter du festin en leur honneur. Ce rituel est profondément respectueux, et la présence des esprits est souvent vue comme une bénédiction. De plus, l'installation d'un autel des ancêtres est une pratique courante. Cet autel est décoré avec des offrandes telles que de la nourriture, des bougies et des objets personnels qui rappellent les défunts.
5.3. Introspection et fin du cycle
Samhain marque également la fin d’un cycle annuel et le début d’un nouveau. C’est un moment d’introspection, où l’on fait le bilan de l’année écoulée, notamment des défis, des échecs et des leçons apprises. Le symbolisme de la mort et de la renaissance est omniprésent dans les pratiques wiccanes et païennes à cette période : Samhain est une fête de libération, où les vieilles énergies, les comportements et les schémas indésirables sont symboliquement "abandonnés" pour laisser place à un renouveau spirituel et personnel. Ce processus de purification permet de clôturer les affaires inachevées avant de commencer la nouvelle année avec un esprit renouvelé.
6. Les correspondances de Samhain
Pierres | Obsidienne, onyx, tourmaline noire, jet, pierre de lune |
Planètes | Saturne, Pluton |
Jour | 31 octobre, parfois prolongé au 1er novembre |
Déités | Morrigan, Dagda, Hécate, Ankou |
Créatures | Fées, fantômes, loups-garous, banshees, pookas |
Plantes | Sauge, armoise, romarin, chêne, pommes, citrouille |
Couleurs | Noir, orange, pourpre, argent |
Signes | Scorpion |
Direction | Nord |
Élément | Terre |
Saison | Automne |