Quelle différence entre le tarot Rider-Waite et le tarot de Marseille ?
Je vois deux traditions qui parlent la même langue avec deux accents. Le tarot de Marseille affiche des arcanes majeurs très symboliques et des mineurs sans scènes, avec des motifs géométriques et des nombres. Le Rider-Waite montre des scènes complètes sur les mineurs, avec des personnages en action, des gestes, des paysages. Le premier met l’accent sur la structure et la forme, le second sur la narration et l’image. Dans les deux cas, la grammaire reste la même : quatre familles, des nombres, des archétypes. La différence se lit surtout dans la manière d’entrer dans la carte : par le signe chez Marseille, par l’histoire chez Rider-Waite.
Comment la lecture change-t-elle entre les deux systèmes ?
Avec le tarot de Marseille, je m’appuie sur la relation entre nombre, famille et iconographie. Le regard d’un personnage, l’orientation d’un geste, la couleur d’un fond guident l’analyse. Les mineurs demandent une lecture du rythme numérique : croissance, tension, stabilisation. Avec le Rider-Waite, la scène donne un récit immédiat : une attitude coopère, une autre s’oppose, une atmosphère ouvre ou referme la situation. Les majeurs gardent le même rôle dans les deux systèmes, mais l’entrée en matière change. Marseille stimule la synthèse et la précision. Rider-Waite favorise la description, la dynamique et l’émotion de la scène.
Lequel choisir pour ma pratique ?
Pour un premier contact avec les mineurs, le Rider-Waite se révèle très clair grâce aux scènes. Pour travailler la charpente du tarot et affiner la lecture des nombres, Marseille se montre redoutable. J’avance vite avec le Rider-Waite quand je veux une image parlante. Je reviens à Marseille quand je cherche une lecture nette et sans détour. Les deux se complètent très bien : un journal de tirage avec le Rider-Waite pour nourrir l’intuition, des sessions dédiées à Marseille pour muscler l’œil symbolique. Le bon choix reste celui qui me donne envie d’ouvrir le jeu jour après jour.
