L'histoire de l'eau bénite remonte à des millénaires, enchevêtrée dans les pratiques rituelles et les croyances de nombreuses cultures avant même le christianisme. L'utilisation de l'eau pour des fins rituelles est une pratique ancienne, présente dans plusieurs civilisations telles que les Égyptiens, les Grecs, et les Romains, qui l'utilisaient pour purifier les fidèles avant d'entrer dans les lieux sacrés ou pour bénir les terres et les récoltes. Ces pratiques soulignent la reconnaissance universelle de l'eau comme symbole de vie, de purification, et de renouveau.
Avec l'avènement du christianisme, l'eau a pris une nouvelle dimension symbolique, intégrant des croyances préexistantes tout en leur conférant une signification spécifiquement chrétienne. Le baptême, institué par Jean-Baptiste et pratiqué par Jésus-Christ lui-même, a élevé l'eau à un symbole de purification spirituelle et de naissance à une nouvelle vie en Christ. Le processus de bénir l'eau, lui conférant un statut sacré, devient une pratique formelle dans l'Église primitive. Les premières références à l'eau bénite dans le christianisme apparaissent dans les écrits des Pères de l'Église, comme dans les travaux de Tertullien au 2ème siècle, qui mentionne l'utilisation d'eau bénite pour le baptême et d'autres rites.
Au fil des siècles, l'Église a formalisé l'utilisation de l'eau bénite, développant des rituels spécifiques pour sa consécration. Cela comprenait souvent la récitation de prières et l'ajout de sel, également béni, symbolisant la préservation de la corruption et l'exorcisme des esprits malins. L'eau bénite a commencé à être utilisée non seulement dans les sacrements comme le baptême mais également dans la bénédiction des fidèles, des objets religieux, et des lieux de culte.