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L'alphabet Thébain (ou alphabet des Sorcières ou runes d’Honorius , ou encore Theban en anglais) a été un outil très important pour préserver les secrets des pratiquants de la magie. Mis au point au 16ème siècle, il a notamment trouvé sa place dans les Livres des Ombres et au sein des covens, utilisé encore aujourd'hui. Envie d'en savoir plus ? Suivez le guide !
1. La naissance de l'alphabet Thébain
1.1. Une genèse incertaine
L'alphabet thébain trouve ses origines présumées dans l'œuvre de Heinrich Cornelius Agrippa, une figure éminente de la Renaissance, connue pour ses contributions substantielles à l'ésotérisme et à la magie. Il l'aurait présenté pour la première fois dans le livre De Occulta Philosophia libri tres (Trois Livres de Philosophie Occulte), publié en 1533. Toutefois, l'alphabet lui-même n'apparaît pas directement dans les éditions survivantes de cet ouvrage, ce qui soulève des questions sur son attribution directe à Agrippa. Selon d'autres sources, cet alphabet nous vient de Johannes Trithemius en 1516, qui lui même l'attribut au moine Honorius de Thèbes. Mais il ne s'agit ici que de théories. Malgré cela, la tradition ésotérique le relie étroitement à Agrippa, attribuant sa création à l'érudit dans un effort de codifier un système symbolique destiné aux pratiques magiques et ésotériques.
La création précise des caractères est difficile à déterminer, mais elle semble, dans l'ensemble, être liée à celle de l'alphabet alchimique.
1.2. D'un alphabet secret à un alphabet magique
Après sa "supposée" introduction par Agrippa, l'alphabet thébain a lentement commencé à se répandre à travers l'Europe, d'abord parmi les cercles occultes et les érudits, puis au sein de la pratique populaire de la magie. Sa diffusion a été facilitée par la circulation de manuscrits ésotériques, grimoires et des livres des ombres, qui intégraient souvent l'alphabet dans leurs instructions pour la création de talismans, la réalisation de rituels magiques, ou l'inscription d'invocations. Au fil des siècles, l'alphabet thébain est devenu un élément de base dans les traditions magiques, chaque nouvelle génération l'adaptant à ses besoins et croyances. Cette perpétuation a enrichi l'alphabet d'une aura de mystère et de pouvoir, renforçant son attrait auprès des pratiquants de l'occulte et des chercheurs de connaissances cachées.
2. Structure et caractéristiques de l'alphabet thébain
2.1. Un alphabet basé sur le son
Ce qui fait la particularité de cet alphabet est qu'il est à la base un langage basé sur les sons. Ainsi, chaque symbole représente un son spécifique incompréhensible par les non initiés.
2.2. Description des symboles
L'alphabet thébain se compose de symboles spécifiques, qui ont longtemps été confondus à tort avec le Futhark (l'alphabet runique). Ces caractères sont distinctement stylisés, avec des lignes et des courbes qui diffèrent significativement des formes lettrées auxquelles nous sommes habituellement accoutumés.
Il dispose de quelques spécificités, à savoir :
- Il ne différencie pas les lettre I/J et V/W
- Il ne connaît pas les majuscules et minuscules
- Il ne propose pas de chiffres, ni de signes de ponctuation
3. L'utilisation de l'alphabet Thébain aujourd'hui
Vous l'aurez compris, cet alphabet a longtemps servi pour crypter et faire passer des messages en façon sécurisé. Mais comme vous l'avez vu ci-dessus, les correspondances sont aujourd'hui disponibles et diffusées, ce qui limite donc son caractère secret.
Aujourd'hui, il est a surtout une valeur symbolique et décoratif plus, plus que vraiment fonctionnel.
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